Prix IRCCADE 2019 - Interview du Président du Jury

L’IRCCADE lance une deuxième édition du Prix IRCCADE, intitulé « Prix IRCCADE 2019 ». Pouvez-vous nous dire quel bilan vous avez tiré de la première édition de 2017 ?

 

Dr Alain Sauteraud : La première édition a été pour nous un succès par la qualité des dossiers de recherche qui ont été présentés. Les cinq recherches sélectionnées pour la finale étaient très intéressantes et nous avons dû être attentifs pour départager le vainqueur.

 

► Parlez-nous de ce vainqueur et de la remise du Prix.

 

Dr Alain Sauteraud : C’est Madame Faustine DEVYNCK, psychologue à Lille qui a présenté un résumé de sa thèse de Doctorat : « Les pensées répétitives négatives impactent-elles l’envie de boire de l’alcool ? ». Le résumé de son travail est disponible sur le site de l’IRCCADE sous l’onglet Prix IRCCADE 2017. Cela a offert une jolie cérémonie de remise du Prix, dont vous pouvez voir les photos également sur le site. Celle-ci se déroula avant la conférence IRCCADE, ouverte à tous les professionnels de santé, donnée par le Professeur David CLARYS de Poitiers, et le soir de la remise des diplômes à nos étudiants de 2ème année de la Formation EPTHECC. Ce fut une très belle soirée, je crois, qui réunissait les qualités de sérieux, le travail et la confraternité amicale propres à notre association. De plus, notre vainqueur 2017 avait l’air très heureuse, vous pouvez d’ailleurs lire son interview sur le site de l’IRCCADE.

 

► Quels sont les candidats que le Prix IRCCADE a attirés ?

 

Dr Alain Sauteraud : Les candidats étaient essentiellement des psychologues, mais il y a eu aussi un psychiatre. Les recherches étaient variées : sur l’alcoolisme (gagnante du Prix) mais également sur la mindfulness et la psychologie positive, l’e-psychiatrie, les biais cognitifs chez l’enfant, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, etc. Donc un grand panel de thèmes. Toutefois, nous aurions aimé avoir plus de candidats présentant des recherches issues de leur pratique clinique.

 

Pourquoi ?

 

Dr Alain Sauteraud : Parce que la psychothérapie comportementale et cognitive est une thérapie, et que parler des patients suivis en traitement est important.

 

Ces travaux-là ne sont-ils pas désavantagés par rapport aux chercheurs académiques ?

 

Dr Alain Sauteraud : Comme l’an passé, je pense qu’une étude bien faite, par un médecin, un psychologue ou un infirmer et portant sur quelques patients sur une question clinique ou thérapeutique bien présentée avec une bibliographie aura ses chances. Mais c’est mon opinion, car c’est le Jury qui choisit finalement.

 

Justement, parlons du Jury. Comment a-t-il fonctionné ?

 

Dr Alain Sauteraud : Nous étions cinq juges. Les personnalités extérieures à l’association étaient le Professeur Stacey CALLAHAN de l’Université de Toulouse et le Docteur Colette AGUERRE de l’Université de Tours. Il y avait deux membres du Conseil d’Administration de l’IRCCADE : le Professeur Marie TOURNIER et le Docteur Raymond ELAYLI (Directeur de l’Enseignement), et enfin moi-même. Nous avons fait deux tours d’évaluation anonymes. Le premier tour sélectionnait les 5 finalistes, évalués par 4 notes de 5 points jugeant : l’originalité, la qualité scientifique, l’importance pour les TCC. Enfin, la dernière note était laissée à l’appréciation globale du juge pour pouvoir insister sur des qualités spécifiques non mentionnées par les trois premières, par exemple la difficulté à mener une telle recherche ou les qualités rédactionnelles.

 

Les juges étaient-ils d’accord ?

 

Dr Alain Sauteraud : Moins que ce à quoi je m’attendais. Certains juges, qui connaissaient très bien le domaine de la recherche évaluée, ont insisté sur des qualités que d’autres juges n’avaient pas appréciées à leur juste valeur. A contrario, des objections très légitimes ont été relevées par certains, sans que d’autres n’en aient fait mention. Je pensais que 5 juges, c’était beaucoup, mais finalement, nous n’étions pas trop. De plus, il y a eu souvent un juge d’un avis très différent des autres pour un travail. Mais les deux meilleurs dossiers faisaient l’unanimité. Cela s’est joué au nombre de points.

 

Y a-t-il eu impartialité chez les juges ?

 

Dr Alain Sauteraud : Bien sûr, car les juges sont sélectionnés pour leur sérieux et leur professionnalisme. D’ailleurs, le vainqueur est lillois et il n’y avait aucun juge de cette région.

 

D’où étaient les candidats ?

 

Dr Alain Sauteraud : Un peu plus de la moitié des candidats étaient de Bordeaux, les autres de Paris ou de province. Notre enquête a montré que les candidats avaient entendu parler du Prix par notre enseignement, le congrès de l’Aftcc et notre site Internet. C’est la raison pour laquelle il est important de diffuser l’annonce du Prix afin qu’on ait le plus possible de recherches de qualité.

 

Pour le Prix 2019, qu’est-ce qui a changé par rapport au Prix 2017 ?

 

Dr Alain Sauteraud : Sur proposition du Président du Jury, un « Second Prix Irccade » pourra exceptionnellement être décerné à un travail non primé mais jugé unanimement d’une qualité remarquable. Celui-ci est doté de 500 euros. La date de remise des travaux est avancée d’un mois, au 6 mai 2019, pour éviter au Jury le rush de l’été, et le Jury est renouvelé aux 3/5èmes. L’idée est de changer régulièrement les Juges, selon les règles du règlement du Prix. D’ailleurs, en ce qui me concerne, je suis au Jury cette fois-ci encore, car nous pérennisons le Prix, mais dès la prochaine fois, ce sera peut-être un autre Président du Jury.

 

Avez-vous perçu un bénéfice de l’organisation de ce Prix pour l’association IRCCADE ?

 

Dr Alain Sauteraud : Oui, il n’y a aucun doute à ce sujet : nous avons fait parler de l’IRCCADE en-dehors de ses salles d’enseignement. Nous avons impliqué les associations amies et les universités. L’annonce du Prix 2017 a été publiée dans le Journal l’Encéphale et sur le site internet des congrès de l’Encéphale. De plus, nous avons fait de belles rencontres avec les candidats. Enfin, les membres du Jury aussi ont pu mieux se connaitre en travaillant ensemble. Nous espérons que cela augmente la notoriété de l’IRCCADE.

 

Un dernier mot de conclusion ?

 

Oui, mais plus qu’un mot c’est un vœu : que le Prix IRCCADE 2019 soit un succès, avec plus de candidats encore et donc plus de travail pour nous et enfin, finir sur une jolie fête en octobre 2019.